Produire
autre chose que ce que les médias vomissent dans nos oreilles.
Produire des sons lourds à l’opposé d’une variété drapée des
apparences trompeuses d’un pseudo rap.
Pas de chef
ou de directeur artistique. Pas de servitude à une maison du disque
capitaliste. Pas de liberté sans autonomie. Nous agissons par
nous-mêmes. C’est un choix radical mais en même temps naturel. La
création artistique n’a pas de limite, l’encadrer par un contrat
financier serait la tronquer. L’argent est la cause de tellement de
maux dans ce monde, le refuser est un choix politique.
Bien sûr
nous possédons des ordinateurs et du matériel nécessaire à nos
productions. Mais contrairement aux personnes appelées « artistes »
qui supposent un talent (mais qu’est-ce que le talent ?) et
surtout une spécialisation dans la société de classe ; nous
sommes des travailleurs qui ne vivent et ne produisent que grâce à
leur force de travail.
Le rap est
né dans la merde, dans les rues pauvres. Aujourd’hui les rappeurs
promotionnés vantent les mérites du fric et de la marchandise ;
traitent les femmes de salopes, se réfèrent sans cesse aux
divinités. Le rap était le mode d’expression des opprimés, des
enragés, des révoltés – un exutoire – il est devenu un
outil de diffusion des valeurs réactionnaires au service des
dominants.
De nos
jours, de pauvres rappeurs signés en major se plaignent de ne plus
pouvoir sampler du fait des prix exorbitants demandés par les
éditeurs. Ils râlent au sein du système de requin qu’ils ont
eux-mêmes alimentés et sponsorisés pendant des années. Quelle
hypocrisie ; se réfugier dans l’indépendance sous prétexte
de ne plus avoir les mêmes intérêts que les industriels du cd.
Des fois le
rap est à l’image des quartiers neufs : vide, sans âmes,
édulcorés où le contrôle social est la normalité.
Face à
cela, ce qu’on appelle l’underground reste prolifique. Mais comme
il reflète la société dans laquelle il évolue, on trouve de tout
dans ses rayons. A l’auditeur de faire ses choix en aiguisant son
écoute. Les valeurs de respect, d’unité et de partage existent
toujours. L’innovation musicale, le ciselage de l’écriture, la
recherche technique sont les fruits des producteurs d’en bas
associés.
Remito
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